COLLOQUES

 
 

Colloque sur Edgar Allan Poe pour son 200ème anniversaire Janvier 2009 à Nice:


http://revel.unice.fr/loxias/index.html?id=9385

Programme : http://www.fabula.org/actualites/article27893.php

Présentation : http://www.fabula.org/actualites/article23834.php

DE ARTHUR GORDON PYM À EDGAR ALLAN POE : À propos des Aventures d’Arthur Gordon Pym

La lecture de « The Narrative of Arthur Gordon Pym de Nantucket», unique roman d’Edgar Allan Poe, qu’il qualifie lui-même de livre stupide (« very silly book »[1]), reste surprenante plus d’un siècle et demi après sa parution.[2] Le lecteur contemporain demeure captivé et étonné par ce roman du fait non seulement de sa structure, car Poe le présente comme le récit quasi journalistique de faits réels survenus au cours d’une série de navigation vers l’énigmatique pôle sud, mais encore par la mise en scène d’évènements qui exposent dans une sorte de crescendo dramatique la confrontation de l’être humain à la douleur, à l’effroi, au deuil et à la mort. « Toutes mes visions étaient de naufrage et de famine, de mort ou de captivité parmi les tribus barbares, d’une existence de douleurs et de larmes, traînées sur quelque rocher grisâtre et désolé, dans un océan inaccessible et inconnu. De telles rêveries, de tels désirs, -car cela montait jusqu’au désir, -sont fort commun, on me l’a affirmé depuis, parmi la très nombreuse classe des hommes mélancoliques ; -mais, à l’époque dont je parle, je les regardais comme des échappées prophétiques d’une destinée à laquelle je me sentais, pour ainsi dire, voué. »[3]

Le récit de Pym apparaît comme l’histoire oniroïde d’une vie brisée et il ne peut manquer de nous faire évoquer celle de son auteur. Avec Pym, mais aussi Dupin, Poe crée-t-il des doubles littéraires qui pourraient représenter le transfert sur l’œuvre, voire le transfert à l’œuvre, par lequel le héros démasquerait comme formation de l’inconscient la vie psychique de son auteur ?

« La vérité n’est pas toujours dans un puit », nous dit Dupin[4]. Nous proposons de mettre cette hypothèse à l’épreuve de la surface du texte en mettant en évidence le profil psychopathologique de Pym et en établissant quelques liens avec la problématique de Poe telle quelle a pu se dégager des études de ses biographes et de ses commentateurs.

 

 

 

Expérience d’effroi, travail du négatif, deuil précoce, douleur

 

Poe E. A. : Aventures d’Arthur Gordon Pym, Paris, Gallimard coll.Folio, 1975.

Auriacombe E. : Les deuils infantiles, Paris, L’Harmattan, 2001.

Poe E. A. : Œuvres en prose, traduction par Charles Baudelaire, Paris, Gallimard, bibliothèque de la pléïade, 1951.

 

[1] Dans une lettre à Burton (cité par Jacques Cabau, préface Ed. Gallimard, 1975)

[2] Poe commence à écrire ce livre en 1836, à l’âge 27 ans. Trois chapitres paraissent en 1837 en feuilleton. Le livre est publié en 1838.

[3] Poe E. A. : Aventures d’Arthur Gordon Pym, Paris, Gallimard coll.Folio, 1975, p.47.

[4] « La vérité n’est pas toujours dans un puit. En somme, quant à ce qui regarde les notions qui nous intéressent de plus près, je crois qu’elle est invariablement à la surface. Nous la cherchons dans la profondeur de la vallée : c’est au sommet des montagnes que nous la découvrirons. » (Double assassinat dans la rue morgue)

« Truth is not always in a well. In fact, as regards the more important knowledge, I do believe taht she is invariably superficial. The depth lies in the valleys where we seek her, and not upon the mountain-tops where she is found.” (The murders in the Rue Morgue)




Créer un site
Créer un site