Histoire de Fans !

 

Curieux processus que celui qui fabrique un lecteur en fan d’Harry Potter !

L’identification dans les groupes décrite par Freud comme une rencontre autour d’un objet mis en commun reste une référence incontournable.

Le phénomène Harry Potter et la passion que ce personnage et ses aventures suscite n’échappe pas  à la rêgle. Mais quel est l’objet mis en cause ? Le personnage ? Son univers ? La série d’énigmes proposées ?

Evoquons ici le message, la lettre de nulle part qui transforme Harry, enfant maltraité, condamné à l’inexistence, en sujet digne d’intérêt qui compte pour quelqu’un, et auquel on écrit.

Le message place Harry dans la situation d’un enfant auquel l’adulte s’adresse et qui se met en devoir de traduire ces messages mystérieux.

Mais le cheminement de cette transformation subjective reste complexe.

D’abord, il convient que la lettre atteigne son destinataire qui n’a lui-même pas d’adresse !

Ensuite, la sommation répétée des lettres, leur quantité, oblige Harry à en prendre connaissance malgré la fuite de son oncle au bout du monde…

Enfin, la lettre énigmatique a pour but d’inscrire Harry dans une histoire, de lui donner une place qui le sortira de l’anonymat.

Quel enfant n’a pas rêvé de recevoir une réponse aussi précise à son absence de question ? Une invitation à apprendre des secrets ! Nous voyons bien que la lettre propose une réponse structurale qui instaure un processus de subjectivation. Même si Harry reste dans la « non question ». Il reçoit une promesse de réponse qui constitue un socle sur lequel il peut se construire.

A partir de cette question énigmatique pourrait enfin se dégager d’autres questions et Harry pourrait ainsi s’autoriser à penser et à vivre…

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